BATIMENT & TRAVAUX PUBLICS

L’ANNEE DE LA CONSOLIDATION

Après plusieurs années profitables grâce à l’éclosion de projets d’envergure, nous assistons à une stabilisation du chiffre d’affaires des acteurs du BTP, qui reste globalement élevé avec néanmoins un niveau de rentabilité plus faible. Même si ces projets arrivent progressivement à échéance, le besoin de logements et l’obtention récente de nouveaux contrats PPP couplés à d’importants chantiers en prévision permet à nos clients d’avoir une certaine visibilité sur leurs carnets de commandes.

EVOLUTION DU MARCHE

Nous assistons à une stabilisation du chiffre d’affaires des acteurs du marché à un niveau globalement élevé. Ces dernières années furent assez profitables grâce à l’éclosion d’importants projets arrivant progressivement à échéance, à l’image de la construction du projet Balard dont le chantier a débuté il y a 2 ans. Néanmoins, il est à souligner que de nouveaux contrats PPP ont récemment vu le jour, notamment dans le domaine scolaire. Ainsi, le Groupe de BTP bordelais Fayat a remporté la construction de 4 collèges en Ile-de-France avec une livraison prévue pour la rentrée 2014 dont le montant représente plus de 100 millions d’euros. Le Groupe Bouygues, quant à lui, a obtenu la construction de 5 collèges dans le Loiret d’un montant de plus de 180 M€ avec une livraison estimée à la rentrée 2015. Fin 2012, l’Etat a également signé deux contrats de PPP avec SPIE Batignolles afin d’assurer la construction de 4 nouveaux centres pénitenciers qui devraient être mis en service fin 2015 avec des superficies moyennes de 35 000 m² chacun. Enfin, des projets IGH à fortes valeurs ajoutées sont en prévision en Ile-de-France très prochainement. Nous constatons actuellement une tendance marquante où de plus en plus d’entreprises générales cherchent à attirer des profils provenant d’univers différents. En effet, compte tenu de la multiplication des projets en Conception / Construction, il n’est pas rare d’intégrer dans ses effectifs des Architectes ou Maîtres d’ouvrage. Pour tendre vers une gestion totale de la chaîne de production, ces entreprises proposent des solutions globales dont ils ont la parfaite maîtrise auprès de leurs clients.

Le marché de la Rénovation-Réhabilitation reste un secteur en constante progression qui conserve une place prépondérante et incontournable sur le marché du Bâtiment. La Réhabilitation sociale en milieu occupé maintient sa position dominante mais est toutefois rejointe par des besoins en Réhabilitation lourde et semi-lourde de plus en plus importants pouvant s’expliquer par le vieillissement du parc immobilier français. Dans ce contexte, les petites et moyennes entreprises spécialisées en Réhabilitation se démarquent et ont la possibilité de dégager des marges plus importantes. Les élections municipales à venir entraînent l’accélération du bouclage de certains budgets permettant le lancement d’appels d’offres plus importants et plus nombreux. Si la prudence est de mise, le secteur du Second œuvre annonce une lente reprise de l’activité, notamment la partie liée à l’enveloppe du bâtiment qui bénéficie d’une meilleure visibilité que celle de la finition. Le projet du Grand Paris reste porteur pour le secteur des Travaux Publics avec des prévisions à hauteur de 12 800 nouveaux emplois créés d’ici 2018. Le marché de la Maîtrise d’œuvre souffre toujours d’un déficit de visibilité qui amène ses acteurs à rester prudents, quitte à recruter dans l’urgence après l’obtention des projets. L’essor des projets PPP explique également l’immobilisme de ce secteur. En effet, les Bureaux d’Etudes sont moins sollicités qu’auparavant, l’entreprise générale proposant une offre globale en Construction mais également en Conception. Les Maîtres d’ouvrage sont également confrontés à des baisses de marges, préférant de plus en plus souvent réaliser l’exécution en corps d’état séparés. Cette méthode jugée moins coûteuse et offrant des prestations de meilleure qualité allège les marges dégagées par les Bureaux d’Etudes tout en leur donnant une charge de travail plus importante.

CHANGEMENTS SUR LES PRATIQUES DE RECRUTEMENT

Comme mentionné dans notre dernière étude, la pénurie de candidats autonomes et confirmés demeure une problématique majeure à laquelle nos clients sont confrontés. Pour pallier de futurs déficits de compétences et faire face au mieux aux exigences du marché, ces derniers ont pris les devants et anticipé en intégrant dans leurs effectifs de nombreux collaborateurs parmi lesquels la plupart sont encore inexpérimentés. Ainsi, ils misent sur le long terme et investissent sur des candidats à fort potentiel en les formant et les accompagnant. Les effectifs étant aujourd’hui constitués et solidifiés, le volume de besoins est moindre et nos clients cherchent donc à recruter au plus juste en minimisant les risques. Même si cela semble paradoxal compte tenu du climat conjoncturel dans lequel la France évolue actuellement, nous devons faire face à une réelle pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Les départs à la retraite laissent des places vacantes. Néanmoins, les employeurs éprouvent de vraies difficultés à remplacer ces salariés. Ceci est lié à un manque de compétences des candidats peu en rapport avec ce qui est attendu ou d’éventuelles inadéquations entre la formation délivrée et la réalité du marché. A ce titre, compte tenu des enjeux majeurs que représente le recrutement d’un nouveau collaborateur et les conséquences qu’il pourrait y avoir en cas d’échec du recrutement, les process s’allongent et les tests se multiplient. En effet, outre les tests de personnalité, le candidat est également soumis à des tests techniques particulièrement prisés dans les domaines des Bureaux de contrôle ou de la Maîtrise d’œuvre. Cette dernière connaît une multiplication d’associations sous forme de groupements qui permettent aux acteurs d’unir leurs savoirs-faires pour répondre aux appels d’offres et ainsi proposer des prestations globales. Enfin, la personnalité des candidats devient un critère primordial pour nos clients. Ces derniers exigent que les valeurs du collaborateur soient en adéquation avec la culture d’entreprise. Attentifs, ils veilleront à faire le meilleur choix. On observe également une métamorphose dans les souhaits de changement de nos candidats. L’évolution professionnelle matérialisée par l’envie d’obtenir un poste plus élevé ainsi que les gaps salariaux ne sont plus les éléments majeurs qui poussent les collaborateurs à vouloir rejoindre un nouvel employeur. Il se dégage nettement que l’environnement de travail et l’épanouissement personnel sont au entre des préoccupations des salariés d’une société. Ces derniers ayant conscience que leur niveau de rémunération ne pourra être amené à évoluer à court terme, ils accordent une importance toute particulière à l’ambiance dans laquelle ils évoluent au quotidien. Il est de plus en plus fréquent que des candidats cooptent leurs anciens collaborateurs. Le risque de changer d’employeur et d’environnement de travail est de cette façon atténué par la présence de repères familiers permettant une adaptation plus rapide et efficace.

EVOLUTION DES POLITIQUES DE REMUNERATION

Nous assistons actuellement à une vraie stagnation des rémunérations, seules les petites structures échappent encore aux grilles de rémunérations mises en place par un certain nombre de majors du BTP. Pour pallier cette difficulté, ces derniers n’hésitent pas à faire preuve de plus de réactivité dans les propositions d’embauche. Les petites structures souffrent des avantages annexes que peuvent offrir de plus gros acteurs comme les véhicules de fonction, les PEE, les PERCO ou encore les paniers repas. Les moyens de lutter restent limités et se matérialisent par des salaires fixes plus élevés, des primes de chantier ou des primes de résultats. Historiquement attachés aux diplômes, les Bureaux d’Etudes n’écartent désormais plus l’expérience et observent attentivement la nature des projets gérés par les candidats (neuf, réhabilitation, tertiaire, logements ou bâtiment industriel). En effet, ils privilégient les personnes ayant géré des projets similaires afin de recruter un collaborateur opérationnel immédiatement. Les candidats ayant perçu des salaires bien supérieurs à la moyenne du marché, récoltent les fruits de leur instabilité et provoquent la méfiance des recruteurs. En effet, certains ont atteint un niveau de rémunération bien supérieur à ce qui se pratique aujourd’hui et ne sont plus en phase avec leurs réels niveaux de compétences. Il semble aujourd’hui plus que jamais essentiel de faire preuve de stabilité et de cohérence afin d’être en adéquation avec son projet professionnel.

PROFILS LES PLUS RECHERCHES

Les profils Travaux et ceux intervenant en amont de la production demeurent les plus prisés. Ceci est également valable pour les profils d’Encadrement de chantier ou en Etudes de prix séniors (entre 5 et 15 ans d’expérience) et bénéficiant d’un salaire abordable. Leur opérationnalité, leur autonomie et leur capacité à former les nouvelles recrues sont très appréciées de nos clients. Le secteur des Travaux Publics convoite également des profils spécialisés en Travaux avec une dominante pour la route et les VRD. En Maîtrise d’œuvre, les spécialistes en Structures ou Economie de la construction avec une expérience confirmée de 3 à 7 ans sont attendus. Les Bureaux de contrôle quant à eux recherchent toujours des profils expérimentés venant de la concurrence. Dans le secteur du Second œuvre, et plus particulièrement en enveloppe du bâtiment, les besoins sont particulièrement présents pour les lots façades, métallerie, couverture et bardage sur des fonctions de Conducteur de travaux ou de Métreurs techniciens études de prix spécialisés en ravalement et ITE. Les candidats titulaires du BTS Enveloppe du Bâtiment sont en plein développement et les postes à pourvoir sont nombreux.

FORMATIONS, COMPETENCES ET CRITERES

Si les qualités personnelles et l’expérience demeurent importantes, les clients portent une attention particulière aux formations d’Ingénieurs de référence pour les entreprises générales du bâtiment : l’ESITC, l’ESTP, Centrale Lille, les Mines, INSA, HEI, CESFA BTP et ENPC. Les clients du secteur du Second œuvre privilégient les BTS Enveloppe du Bâtiment, les BTS Bâtiment, BTS Etude et Economie de la Construction ou la Licence professionnelle en Ingénierie et Management des entreprises de façades. De plus, une véritable passion pour la technique doit faire partie intégrante de la culture du candidat.

QUELLE VISION POUR L’AVENIR ?

Les critères de sélection se sont encore renforcés depuis la fin du 1er trimestre 2013. Les profils autonomes disposant d’un minimum de 5 années d’expérience sont majoritairement recherchés. On attend de plus en plus que ces candidats soient en mesure d’encadrer et former des équipes composées de nouveaux collaborateurs. Le volume de recrutements en entreprise générale marque le pas mais reste satisfaisant et pourrait se maintenir à un niveau correct tout au long de l’année à venir. Les carnets de commandes pour 2014 sont encourageants mais demandent une confirmation rapide pour la plupart des acteurs. Le secteur du Second œuvre se trouve dans l’obligation de renouveler ses effectifs. Le niveau de formation ou la maîtrise de l’outil informatique ne constituaient pas auparavant des critères primordiaux dans le recrutement. Aujourd’hui, nous constatons une évolution des exigences, les acteurs de ce secteur étant particulièrement attentifs aux candidats titulaires d’un BTS, en alternance de préférence. Ce cursus leur offre la possibilité d’être rapidement opérationnels et de développer une aisance rédactionnelle plus importante.